Gretta Pecl
Professeure agrégée et bénéficiaire du programme « Future Fellow » de l’ARC
Institut des études marines et sur l’Antarctique (Institute for Marine and Antarctic Studies), Centre de recherche sur la pêche et l’aquaculture (Fisheries & Aquaculture Centre)
Université de Tasmanie
Q : Dans le contexte d’un projet, que signifie pour vous l’alignement et pourquoi est-ce important ?
Gretta Pecl : Pour moi, cela signifie que tout le monde dispose des mêmes informations. Je travaille avec des personnes provenant de disciplines universitaires très variées et pour lesquelles le même terme ou expression, voire même la description d’une approche de recherche spécifique, peuvent avoir des significations différentes. L’alignement permet de produire ou de transmettre une vision commune.
Q : Selon des études menées par Corel et MindManager, environ la moitié des échecs de projets sont liés à un manque d’alignement. Quelle expérience avez-vous dans ce domaine ?
Gretta Pecl : Je veux bien vous croire ! Honnêtement, je n’ai pas souvenir d’un échec de l’un de nos projets, mais pour certains projets qui se sont révélés plus difficiles que d’autres, je peux dire rétrospectivement que ce qui a été problématique, c’est le manque d’alignement.
Q : À quels défis avez-vous été confrontée dans vos efforts d’aligner les personnes avec les objectifs et l’orientation d’un projet ?
Gretta Pecl : Parfois, c’était un problème de langue. Plusieurs groupes étaient très attachés à la signification de certains termes ou expressions, alors qu’en fait, leur sens était essentiellement identique.
Q : Quels problèmes peut induire l’absence d’alignement au cours de la phase de mise en œuvre du projet ?
Gretta Pecl : Parfois, le problème tient à un véritable manque d’alignement des objectifs. Il m’est arrivé de participer à des projets dans le cadre desquels les bailleurs de fonds, les gestionnaires des ressources et l’industrie, avaient tous des attentes différentes quant aux résultats (bien qu’ils aspirent aux mêmes choses), puis ont été en opposition, car ils utilisaient des mots différents pour décrire la même chose. Ils pensaient vouloir des choses différentes, mais après en avoir discuté clairement, ils étaient tous d’accord !
Q : Utilisez-vous MindManager dans le cadre de sessions de réflexion et pour la conception de projets avec les membres de votre équipe ? Si la réponse est « oui », comment procédez-vous ?
Gretta Pecl : Oui ! Nous commençons par définir le principal objectif que nous plaçons dans un encadré central, puis nous ajoutons des composants (dans le produit, il s’agit du modèle « Brainstorm »). Ensuite, nous organisons les idées et les concepts suivant un ordre logique et nous reprenons l’ensemble pour le détailler.
Q : Est-il juste de dire qu’impliquer les membres de votre équipe et les faire participer en apportant leurs idées au cours des phases de réflexion et d’élaboration de projet contribue à accroître leur engagement vis-à-vis de l’équipe et du projet ?
Gretta Pecl : Absolument. Ce qui est important, c’est que chaque participant peut véritablement « voir » où et comment vous avez ajouté leurs idées.
Q : La réflexion en groupe aide-t-elle les équipes et leurs membres à mieux comprendre leur rôle dans le contexte du projet global ?
Gretta Pecl : Oui; avec les projets de laboratoire, par exemple, je pense que cela peut aider les membres les plus jeunes à voir que chacun peut apporter sa contribution et que l’on ne se contente pas de suivre bêtement des consignes types. Les membres des équipes découvrent alors que l’avis de chacun est pris en compte.
Q : Selon vous, si l’alignement des membres de l’équipe existe déjà au début d’un projet, quelle différence cela fait-il au cours de mise en œuvre ?
Gretta Pecl : Cela fait toute la différence ! Il est beaucoup plus difficile de créer un alignement et de s’approprier un projet quand il est déjà à moitié réalisé !
Q : Quel conseil donnez-vous aux gestionnaires de projet qui parviennent difficilement à obtenir l’alignement de leur équipe avec les objectifs et mises en œuvre d’un projet ?
Gretta Pecl : Je les encourage à utiliser un logiciel de mindmapping. Ce type de programme est très utile dans de nombreux contextes. Pour moi, seule, il m’aide à clarifier mes pensées et mes processus (une sorte d’alignement interne !), mais ça marche aussi à deux ou en groupe pour travailler de façon intensive.
Gretta Pecl s’est spécialisée en écologie et changement climatique. Elle est professeure agrégée et participe au programme « Future Fellow » de l’ARC à l’Université de Tasmanie, où elle étudie l’impact du réchauffement de l’eau sur les espèces qui vivent dans nos océans. Pour augmenter le volume des données collectées, elle bénéficie de l’aide de milliers de pêcheurs amateurs, de plongeurs, plaisanciers et naturalistes. Le modèle « science citoyenne » est appelé Redmap ou projet Range Extension Database and Mapping.
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